mercredi 19 septembre 2012

19 : GOURMANDISES

EN SOUVENIR D'ISPAHAN

Revenus sur la route de Bichkek, nous patientons en attente d’un minibus. Un Chrysler "grand voyager" s’arrête. Son conducteur nous offre le trajet jusqu’à Bichkek « free to help you » !
Pour nous, cela signifie 138 km d’une traite, avec en prime trois jours pleins pour découvrir les charmes de la capitale. Nous allons longer confortablement la rivière Tchouï ( Чүй ) qui coule vers l’ouest et marque la frontière kazakhe sur plus de cent kilomètres. Derrière la rivière, défilent en effet les barbelés.
QCM : Cette démarcation agressive entre deux républiques sœurs qui appartenaient il y a peu à la même nation me semble triste ? inquiétante ? ridicule ? 


Au delà de la rivière Tchouï, le Kazakhstan !

Notre chauffeur est géologue. Probablement d’origine russe, il a bien la nationalité kirghize : il a suivi ses études à Balyktchy puis à Bichkek. Il dit pis que pendre de la perestroïka et de la glasnost qui ont interrompu son parcours professionnel, ont relégué le Kirghizistan à un rang mineur, ont abandonné le pouvoir à des incapables, etc. Après avoir prospecté dans le monde entier, il vit maintenant au Canada où la population est beaucoup plus confiante en l’avenir. Nous qui voyions les kirghizes bons vivants, voilà qu’il les décrit pessimistes et résignés…
Il avoue que ses absences prolongées en Colombie, Russie, Cambodge ont découragé ses femmes successives et qu’il en est à la quatrième, puis il part du grand éclat de rire qui scande son bavardage. Certes non, lui n’est ni dépressif, ni introspectif ! 


 C'est un géant !

Il parle russe, anglais, espagnol mais nous avons le plus grand mal à comprendre à qui il s’adresse car il est connecté en permanence au téléphone, et tient deux ou trois conversations simultanément. Nous nous taisons sottement quand il nous pose une question, nous répondons à contretemps quand il ne nous écoute plus. Très serviable, il fait un détour pour nous déposer au centre de Bichkek, devant « la Maison du Voyageur » qui nous a réservé une chambre chez l’habitant. 


La Maison du Voyageur, tenue par Natacha et Philippe, 122 moskovskaia, Bichkek
kyrgyzdos@elcat.kg

Nous y faisons la connaissance de Natacha qui avait répondu avec amabilité au mail anxieux concernant mon passeport avant notre départ. Elle nous offre le thé et des gâteaux secs avec beaucoup de gentillesse, puis prévient notre hôtesse que nous arrivons un jour plus tôt que prévu. En ville ou sur la route, comme dans la montagne, l’accueil est toujours chaleureux et prévenant. Nous sommes conquis par ce pays. Tentés à votre tour de façon irrépressible après m'avoir lu (?), "La Maison du Voyageur" vous concoctera un séjour sur mesure qui vous ravira.

Après avoir déposé nos bagages dans la cour de « notre » maison dont la chambre n’est pas prête, nous partons découvrir une partie du bazar d’Och. Le bazar est immense, ce sera une première approche partielle dans les rayons des confiseries, des fruits, des légumes, des épices, des fromages. Je vous y guiderai après-demain plus longuement.




 




 








Les kourouts

Un glacier ambulant nous rappelle la passion des glaces qui nous avait contaminés en Iran, et nous ne résistons pas malgré le lointain rapport de sa petite charrette avec la somptuosité des "électuaires" esfahânis, les ma'djouns (cf "l'Iran à pied sans les guides" : journées du 11 et du 30 juillet 2009). Il ne propose qu’un seul parfum qui mélange trois couleurs fluo à des confiseries au choix, agrémentées d'une injection de chocolat liquide. Pour moi les confiseries sont des raisins secs additionnés de débris de noix, mais le choix porte aussi sur des sortes de smarties, des cacahuètes ou des pépites indéfinissables.
Bref, c’est quand même délicieux une glace dans le bazar d'Och !








A la nuit tombante, nous passons sur la grand place Ala-Too où la musique, les illuminations et les jets d’eau ont les faveurs des noctambules. Nous nous asseyons à une table du « Concorde » dont la porte est surmontée d’une silhouette approximative du supersonique franco-britannique. Les serveuses sont déguisées en hôtesses de l’air.


La place Ala-Too au cœur de Bichkek.

Toute la nuit Manas veille sur la ville.



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