jeudi 16 août 2012

16 : COMME SUR DES ROULETTES

…  DE BROUETTE

Dès l’arrivée tout nous sourit :
Mon vieux passeport est valide. Pourquoi s’être mis la rate au court-bouillon ?
Les euros se changent en soms, en veux-tu en voilà.
Le taxi accepte notre tarif. C’est un peu suspect, mais ça nous va.
Le local internet est ouvert pour un message triomphaliste.
Nous dénichons la cartothèque malgré une adresse ambiguë.
Les cartes qui nous intéressent sont encore disponibles.
Nous nous désaltérons pour trois kopecks (non ! trois soms !).
La "Maison du voyageur" s’ouvre devant nous pour réserver la chambre du retour.
Un taxi est là à la sortie, et nous partons illico pour Tomliyé Klioutchi.


Vous pourriez croire que nous sommes dans les Alpes,
mais le décor va vite changer.

Tout cela, en deux temps trois mouvements : la matinée aura suffi !
En début d’après-midi, nous voilà déjà sur les contreforts des chaînes de l’Alatau kirghize, et nous entamons notre petite promenade de santé. Le taxi nous a évité de marcher dans la banlieue poussiéreuse, caniculaire et interminable. A Bichkek, comme ailleurs, la banlieue n’est qu’une banlieue : vous nous pardonnerez cette paresse initiale.
Tomliyé Klioutchi est le lieu de sources chaudes où la piste s’arrête.  Nous allons suivre la rivière Alamédine, descendue des glaciers, qui est toute d’écume argentée dans le soleil. Vous voyez que le temps nous a choyés, mais au bout de deux kilomètres d'ascension, il faut déjà nous asperger d’eau fraîche, très fraîche. 



Une escouade de lituaniens, qui viennent du col, nous apprend qu’il lui a fallu quatre jours pour en descendre, alors que nous avions benoîtement prévu deux jours pour y monter : soit ils flânent, soit il faudra réviser notre programme à la baisse (c'est déjà clair, ce sera l’option n°2…). Ils disent encore que le passage d’un torrent se fait encordé, et que, sur le glacier, il faut des crampons et des bâtons.
Ni corde, ni crampons, ni bâtons dans nos bagages, évidemment !
Car nous avons des anges gardiens. Pour nous, ça passera, c’est sûr, même s'il faut remonter à la source du torrent. Et sur le glacier, je suis léger, je marcherai devant. Nous avons même une botte secrète : pendant la nuit les glaciers ne fondent pas, le niveau des torrents baisse, et nous, nous serons devant le gué à l'aube. Nous sommes malins (?), nous nous croyons déjà sur l'autre rive !

Nous sommes partis à deux pour cette traversée kirghize :
 Je vous présente Yvon, avec qui j'ai déjà crapahuté en Iran.
Et je vous présente son charriot, que j'appelle "brouette" quand il est un peu... grognon.
Les lituaniens nous disent que le prochain torrent sans pont est plus tumultueux que celui-ci !

Mais, par contre, ce soir, nous n’irons pas beaucoup plus loin, la pente est rude et le sentier plein d’obstacles pour le charriot d’Yvon. Et l’altitude nous coupe le souffle : hier nous étions au zéro des cartes. Nous trouvons une petite terrasse pour la tente entre sentier et rivière rugissante : nous serons bercés toute la nuit. Un bain pour se ravigoter, on en sort électrisé par la température.
Et c’est le premier feu de camp pour faire bouillir l’eau sablonneuse : thé et plat lyophilisé.
Pour moi, c’est un festin !
Sylvie veut connaître la nature du plat : fondue aux quatre fromages.
Ces petits feux de camp mériteront tout un chapitre, vous avez compris que nous les attendrons avec impatience chaque soir.

La casserole ne restera pas longtemps aussi belle.
Regardez bien la thermos et ma tasse rouge : 
très importantes pour nos thés du soir et du matin !
Et, en journée, la thermos sera souvent remplie par les nomades.


2 commentaires:

  1. Je m'etais imagine la roue de la brouette beaucoup plus grosse.
    Et Yvon porte avec les bras ? Je croyais qu'il y avait un harnais.

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    1. Oui, il y a un harnais... qui disparaîtra dans un taxi en fin de séjour (j'ai déjà vu ça !). Les bras maintiennent la stabilité et participent à l'effort en ascension. La roue est petite mais secondée par une autre encore plus petite et antérieure qui monte sur l'obstacle (en théorie). Les deux jours qui viennent préciseront les limites de ce charriot...

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