jeudi 30 août 2012

30 : REPAS DE FÊTE

SANS NOUS...



En bleu : notre trajet loin de toute piste

Avant d’atteindre Donguz ashuu, à 3341 mètres, nous peinons sur des montagnes russes, pour franchir deux cols préalables.  Ашуу, transcrit « ashuu » à l’anglaise, est un mot kirghiz qui signifie probablement « passe » ou « col ».


Dans le fond de la vallée, une roulotte d'où viendront certains invités


Et là, la tente de la réception


L'un des jumeaux, qui n'est pas ici avec sa maman


Nous passons au ras d’une tente d’où s’échappe de la musique kirghize. Deux couples vaquent à leurs occupations. Je refuse poliment le koumis, et Yvon se laisse tenter. L’une des femmes allaite ses jumeaux à tour de rôle devant nous, mais refuse d’être photographiée. Son mari prépare la cuisson d’un mouton entier découpé, dans une immense bassine qui vient d’être récurée. Tout va y mijoter, depuis le crâne jusqu’aux pieds, en passant par les boyaux et la queue grasse. La bassine est simplement calée, à même le sol, sur un foyer de pierre comme celui qui nous réconforte chaque soir. Pour en faire autant (hypothèse surréaliste pour moi), il nous manque seulement le mouton et la bassine, dont nous verrons plus tard des exemplaires dans le bazar de Bichkek. Elles ont une jolie ligne, et cinq tailles sont disponibles qui s'encastrent facilement les unes dans les autres. J'en aurais bien rapporté une à Roscoff.
Sans le mouton !




Le thé va nous être servi avec des petits beignets et de la confiture de cassis. Il bout dans une bassine sur le poêle extérieur, et on y ajoute trois louches de crème liquide ou de beurre, avant de le filtrer soigneusement et de le verser dans la théière. Il est excellent et je me rassure en pensant que la crème est ainsi stérilisée : la nuit prochaine sera calme...




Nous comprenons, à l’arrivée successive de plusieurs invités à cheval, que se prépare une réunion où le mouton bouilli va être servi. Un troisième bébé s’ajoute aux jumeaux, et peut-être est-ce là une fête après circoncision. Nous faisons des adieux sans être retenus, ce qui nous semble logique lors d’une telle cérémonie, et me soulage bien : comment aurais-je pu faire honneur à ce repas carné ?
Après cette halte, nous atteignons sans trop de peine le col. 

Je laisse la parole à Yvon :
"Nous ne restons pas les déranger, et reprenons notre marche harassante jusqu'à la pause à 15h30. Ensuite, nous entamons la descente très raide, presque aussi difficile que la montée. Il faut que l'on descende de 1000 mètres pour arriver dans la vallée. A 17h30 nous décidons d'arrêter, je suis tellement fatigué qu'à un moment je tombe à genoux, évidemment à un endroit qui ne présente aucune difficulté."





Nous finissons la journée dans un pré avec des chevaux, puis des vaches qui rentrent seules chez elles à la queue-leu-leu. 
Yvon, qui a connu les exploitations agricoles familiales, écrit :
 "Avec les dénivelés qu'il y a ici, ce sont des vaches sportives qui doivent donner du bon lait."



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