samedi 25 août 2012

25 : QUE SERA CE VILLAGE ?

EN PLEIN HIVER ?


Au matin, notre voisin de camping, qui nous avait demandé à quelle heure nous comptions partir, nous apporte tomates, carottes, oignons, poivrons, et pommes de terre. En prime deux œufs durs très appréciés ! Et pour faire bonne mesure s’y ajoutent deux gros morceaux de gras, blanc et compact : ce n’est pas moi qui veux les conserver…

Le courant impétueux de la rivière permet bain immergé et lessive bien rincée.
"Globe-trotteur décapé est plus fringant que trekkeur encrassé" : proverbe kirghize n°7.

 Yvon dans l'eau jusqu'au cou !


 Vu la position, nous avions un certain mérite à être présentables...
Sans parler de la température de l'eau.

Nous traversons Kyzyl-Oï.
En y cherchant une maison de thé, nous échouons dans un gîte pour touristes : OK ! Thé, pain, beurre, sucre, abricots confits, tomates et concombres, petits gâteaux et bonbons à volonté.
 
L'entrée des villages nous souhaite toujours la bienvenue.
Ici, en anglais !
Le tunduk trône naturellement au sommet.

Kyzyl-Oï, village de villégiature, son avenue asphaltée, sa guest-house, son magasin, ses peupliers, son cimetière ! Venez vous y ressourcer !


Les mausolées anciens côtoient les tombes récentes, sans souci de préséance.

Tous ces villages ont un charme intemporel, comme endormis et figés depuis l'époque de l'Union. Sous leurs toits à quatre pans, leurs maisons sont modestes mais soignées, avec leurs encoignures, leurs chambranles et leurs frises peints ou sculptés dans le bois.



Malgré un entretien paresseux, l'harmonie des couleurs persiste qui trahit peut-être une contrainte collectiviste. Ainsi chaque village se distingue par les coloris de ses habitations, et cela va jusqu'aux tons utilisés pour les clôtures des jardins.


 Dans un autre village, les clôtures caractéristiques.

Les clôtures sont faites de lattes effilées, sur lesquelles un décor de losanges est plaqué tous les quatre mètres. Aucun des villages où nous passerons n’échappera à ces clôtures, mais chacun aura choisi ses couleurs : blanc sur bleu, jaune sur vert, blanc sur rouge...  
J'imagine qu'ils ont été très pimpants, et que la neige accroit leur séduction hivernale, malgré le froid qui nous saisit à l'idée d'y demeurer. 

J'aime bien cette photo un peu énigmatique, prise par Yvon.

La rivière est de plus en plus encaissée, et nous craignons de ne pas trouver où dormir. Après plusieurs virages abrupts, une esplanade de cailloux accueille la tente juste au-dessus du torrent tonitruant. Nous nous accoutumons aux nuits rugissantes.


Le bois ne manque pas, et le feu vif fournira toutes les braises nécessaires à la cuisson des pommes de terre. C’est un plaisir. L’oignon cru du soir n’a aucune parenté avec les rosés de Roscoff : il nous brûle sans préavis les lèvres et les fosses nasales au point que nous en pleurons. Mais ils sont très prisés et certainement kirghizes, car nous apprendrons que les "oignons fades" sont importés de Chine.

 

Sur les berges de la rivière,
qui se nomme Kökönieren,
et sous la cendre, 
nos pommes de terre,
 pour gourmandise !



2 commentaires:

  1. Je me régale chaque jour des nouvelles aventures :) La nourriture semble quand même un peu plus élaborée qu'autour de Yashil-kul hehe!! La Kirghizie me donne envie! Cédric

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  2. Oui, Cédric, la Kirghizie serait le paradis pour toi et Eva : il semble très facile d'y voyager à cheval, comme vous souhaitiez le faire dans le Pamir. J'ai bien pensé à vous le 2 septembre : tu liras ça bientôt !
    Merci pour le clin d’œil.

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