L’approche du glacier est laborieuse, mal guidée par de
petits cairns aléatoires, mais nous finissons par atteindre la langue
glaciaire.
Le ciel est d’un bleu immaculé, l’absence du moindre souffle
permet au soleil d’adoucir l’air, et nous allons profiter de ces conditions
météorologiques favorables pour attaquer le col.
Les premiers pas sur le glacier sont rassurants, nous
restons debout. Nous évitons autant que possible les zones opalescentes ou
brillantes, qui laissent présager les chutes, mais il y a des culs de sac, et
Yvon y glisse une fois, sans mal. Pas à pas, nous franchissons l’obstacle avec une petite
appréhension lors des derniers craquements.
Enfin, à 4058 mètres d’altitude sous le soleil, le col nous offre un panorama
contrasté entre nord et sud. Derrière nous l’austère vallée, ses moraines,
ses glaciers, et nos efforts récompensés. Devant nous les courbes douces d’une vallée verte, accueillante comme Terre Promise. Nos yeux brillent aux portes de l'Eden...
Mais la descente dans un long pierrier trop instable finit
de tétaniser mes quadriceps. Au bout d'une heure, une fois au bas de l'éboulis, je lâche mon sac pour chercher la meilleure trace, et découvre un chorten, devant son dallage carré dans un petit
enclos. Est-il vraiment bouddhiste ? Rien ne le prouve, mais j’aimerais y
croire. Sur terre d'Islam, la vallée du Paradis serait aussi un Nirvana !
A partir de là, le charriot va consentir à rouler jusqu’aux herbages moelleux, où le torrent offre un bain clair à 5°. Nous abordons le "jailoo", le haut pâturage où vivent les nomades et leurs troupeaux. Ce
soir, ce sera une botte d’ombellifères bien sèches qui suffira à la
flambée d’un feu de paille. Le poulet thaï au curry vert, un délice épicé, sera
parfait, et le thé juste frémissant. Mais l’eau ne bouillira plus pour le thé du
matin, tant pis.
Le soleil est passé derrière la crête, vite ! Endossons doudoune et
polaire, ça caille !
Les paysages sont magnifiques.
RépondreSupprimerVous n'aviez pas l'air très fringuant au milieu du col :-)
Sinon pour la prochaine fois, il existe des mini-crampons/chaines qui se clippent sur n'importe quelle paire de chaussure. C'est léger et ça doit aider sur les glaciers.
J'aurais dû préciser que Bichkek est à 760 mètres d'altitude.
RépondreSupprimerLe col à 4058 m.
Oui, des crampons clippés nous auraient permis de parcourir ce glacier.
J'ai mis un lien sur ma page Facebook et sur Twitter ;)
RépondreSupprimerTrès beau blog !!!
Bonne continuation